Ce samedi était un jour particulièrement important pour la Nouvelle-Calédonie, avec l'ouverture des XIVème Jeux du Pacifique qui se déroulent cette année sur le sol calédonien. Ces jeux regroupent pendant 15 jours les athlètes des îles pleinement indépendantes (Fidji, Samoa, Papouasie...) ou des territoires associés à un pays mère (Cook, îles Marianne...). Côté français, nous sommes représentés par la Polynésie, Wallis et Futuna et bien sûr la Nouvelle-Calédonie, pays hôte pour la 3ème fois et grand habitué des podiums.

Ces jeux, même reconnus par le Comité Olympique, n'ont pas vraiment de reconnaissance ailleurs que dans notre coin du monde. Mais c'est ici un grand évènement, car les épreuves sont pour la première fois réparties à travers le territoire, et pas uniquement localisées à Nouméa. Les calédoniens semblent très motivés et très fiers d'accueillir les Jeux, la radio en parle en continu (parcours de la flamme dans toute l'île, mise en avant d'athlètes locaux...), la mascotte des jeux, Joemy (une roussette bleue... les mascottes sont toujours moches, même ici !) est partout comme la reprise du slogan "Pacifique Attitude". L'accès aux épreuves est en grande majorité gratuite, et nous nous ferons un plaisir d'aller voir les finales de Surf vendredi matin à La Foa (1h au nord de Nouméa), ou d'autres épreuves plus classiques comme le beach-volley, la voile, le badminton ou le foot.

La venue du chef de l'état a ajouté ici de la ferveur populaire, car même si le pays est encore assez instable politiquement (retard dans l'élection du président du congrès, évènements sur l'île de Maré liés à la fois à une grève contre la vie chère et des conflits de tribus), le fait que le président vienne 3 jours ici est énormément apprécié. Il avait été plébiscité en 2007 (64% de votes favorables), et le fait d'avoir maintenu son voyage (le plus long de son mandat) pour lancer les jeux rend les calédoniens très fiers. La première chose que nous a dit le vendeur de bananes du coin c'est "aujourd'hui, le président est là", sa "tchatche" semble très bien passer ici (sic).

La position officielle de la France est assez claire : entre 2014 et 2018, si le peuple calédonien se prononce franchement pour l'indépendance, la France ne s'y opposera pas. Certaines administrations arborent les deux drapeaux (français et kanak), et la délégation calédonienne a défilé sous les couleurs d'un tout nouveau drapeau commun. Le souhait de la France est clairement que  la Nouvelle-Calédonie reste associée à la métropole (il y a ici 30% des ressources mondiales de nickel...), et la visite du président a bien sûr pour but de consolider ces liens.

Difficile pour nous en 3 semaines d'avoir une idée précise des motivations des uns et des autres, et des tensions qui existent entre les deux camps. Nous n'avons actuellement ressenti aucune animosité envers les "métros" que nous sommes (en gros des "touristes" !), les relations sont peut-être différentes entre kanaks (calédoniens de souche) et caldoches (européens installés depuis longtemps sur le sol calédonien), et très différentes aussi ailleurs sur l'île (nous sommes dans la province Sud, très occidentale).